mercredi 18 septembre 2013

Slam champêtre (pour causer avec Grand Corps Malade…)

J’viens pas d’une cité, j’viens pas du neuf 3 ni du neuf 2
Je s’rais plutôt du 28 32 !
Ici, pas de tours ou autres cages à poules
Juste quelques vrais poulaillers où caquettent de vraies poules !
Chez moi, y’a pas d’banlieue,
Y’a pas d’bagnoles à incendier
Juste un grand feu
Qu’les gosses ont allumé
Histoire de passer une soirée à la grotte ou Sur Rosé
Je sais c’est des coins qu’tu connais pas
De ces endroits magiques que jamais tu verras
La Nature ici c’est presqu’une religion
On n’a pas vraiment d’mérite, elle est juste là
Elle nous tend les bras,
On la prend, on n’est pas des pigeons.
Et puis, t’as le village, là d’où je viens, l’est pas bien gros
Une poste, un camping, une église, deux restos
Là où t’as tous les ragots
À  l’heure de l’apéro
Oh je sais, c’est pas le 9 trois ni le 9 deux, le soir pas de bruit
Pas de bazar, pas d’pub d’où tu t’fais virer pour tes pitreries
Pas d’discos pour charmer ou serrer ta belle
Pas d’vitrines à casser, pas d’bagnoles plein de décibels.
Là d’où je suis, t’as les oiseaux qui te réveillent à l’heure bleue
Cette heure à laquelle tu rentres, du sommeil plein les yeux
T’entends les cloches de l’Angélus qui t’appellent, vas-y, lève-toi !
J’oubliais d’te dire que l’Angélus c’est à 6 heures et des fois y fait froid
Non, tu vois, ici, tu crois p’têt qui s’passe rien
Que sans la banlieue, sans les flics, la rue c’est pas bien
Qu’on s’les casse à 100 balles de l’heure
Que mon bled c’est une vraie horreur
J’oubliais de te dire que c’est ici que sont mes amis
Que parfois nous aussi on s’blanchit nos nuits
On s’la joue, on s’la raconte, parfois y’a même des slams
Sans Grand Corps, ni Abdel, on a nos poètes et leurs âmes
Quelques potes autour d’une table, des djasous
Comme on dit chez nous
Et c’est r’parti pour un monde nouveau, toujours meilleur
Un monde où toi et moi devenons de vrais acteurs…
Tu vois, ici, pas d’banlieue, pas d’cité
J’suis pas du 9 trois ni du 9 deux qu’est-ce que j’vais raconter
Juste une histoire toute simple, sans fioritures
Pour te dire qu’ici on s’la vit comme toi, on essaye l’écriture
Tiens tu manques de sel, t’as plus d’farine, y t’faut un œuf ?
Tu t’pointes chez ton voisin qui prête un œuf prête un bœuf !
En fait le 28 32, c’est comme  le 9 trois ou le 9 deux
Question amitié, c’est du solide et pas d’la poudre aux yeux
J’savais bien qu’on trouverait des points communs
Entre toi là-bas et moi ici
D’ces p’tites broutilles qu’ont l’air de rien
Et qu’embellissent la vie
Et t’as beau être du 9 trois ou du 9 deux
Et moi du 28 32
Même sans banlieue, j’t’ai juste r’gardé dans les yeux
J’t’ai juste, pour un instant, mis un peu de feu
Pour te dire mon bled, mes forêts, mon village

Et là-bas, au d’sus d’la montagne, le soleil qui ouvre une nouvelle page….

Jacques Staempfli du 2832

3 commentaires:

  1. WAHOU ! un djasou qui slam c'est la grande classe ! très heureux de pouvoir maintenant te suivre sur ton blog.

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    1. Et voilà mon ami féericologue de passage par ici! Trop content de te retrouver! Et dire que nous entrons dans la magnifique saison des lutins et autres personnages du petit peuple... me réjouis de te lire!
      Et de bientôt découvrir ton dernier livre. A propos, du côté des Lofoten, il y a quelqu'un qui se promène dans des mondes magiques, allez voir un site nommé "Kundry's Inner World"... trop beau!
      A tout soudain donc, par ici ou par là...

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  2. haha ! c'était très drôle, j'aime beaucoup..
    si ça se trouve, la prochaine fois que je passerai je verrai des tags sur la fontaine avec marqué Jacques du 2832 partout ^^
    gros bisou

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